Les Grandes Lignes du Programme de la République des Valeurs

PROJET PRIORITAIRE 1

En dépit des recommandations des Assises Nationales dans leurs conclusions rendues le 24 mai 2009, force est de constater, près d’une décennie plus tard, que nos institutions démocratiques se retrouvent plus que jamais affaiblies. Notre démocratie est aujourd’hui en péril et l’Etat de droit s’est littéralement délité. Les relations entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont profondément déséquilibrées. L’autonomie bafouée du Parlement et de la Justice a fini de rendre le contrepouvoir démocratique inexistant dans notre pays. La prédation des ressources nationales et des biens publics prend une ampleur démesurée. Si le socle fondateur de bonne gouvernance n’est pas renforcé, notre pays ne tirera jamais profit de l’exploitation de ses richesses en vue d’un développement économique soutenable.

La refondation de notre démocratie et la moralisation de la vie politique et de l’action publique sont au cœur de notre projet pour un Sénégal nouveau et prospère.

  1. Réformer nos institutions par la séparation et le rééquilibrage entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire : réduire les pouvoirs accordés au Président de la République, renforcer les pouvoirs, moyens et capacités techniques du Parlement, réformer le mode d’élection des députés, un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) présidé par une personnalité neutre et crédible autre que le Président de la République.
  2. Renforcer le dispositif de lutte contre la corruption et la concussion : renforcer le code et l’autorité de régulation des marchés publics tout en les adaptant à la dynamique de développement que nous souhaitons insuffler dans notre économie notamment sur les aspects liés à la préférence nationale et à la politique de continu minimale ; améliorer l’indépendance décisionnelle et financière des institutions et corps de contrôle ; déclassifier et transmettre à la justice tous les rapports des organes de contrôle qui ne remettent pas en cause l’intégrité et la sécurité de la nation; préparer et soumette au parlement une loi sur les lanceurs d’alerte.
  3. Rationaliser l’action du gouvernement pour une meilleure efficacité et transparence de l’appareil d’Etat : Former un gouvernement restreint organisé de manière cohérente et composé de femmes et d’hommes compétents et intègres est essentiel pour l’efficacité de l’action de l’Etat. Nous mettrons en place un découpage ministériel efficace avec un nombre restreint de ministères, axés sur les domaines d’actions stratégiques de l’Etat, pour une action gouvernementale sobre et performante. Eliminer certaines institutions et agences budgétivores créées uniquement à des fins de placement d’une clientèle politique.
  4. Renforcer l’administration pour une meilleure efficacité et transparence du service public : L’administration doit être républicaine, servir le peuple et s’attacher uniquement à l’intérêt général. Notre administration doit être modernisée et dotée des moyens nécessaires pour attirer, retenir et promouvoir les meilleurs talents. Elle doit rendre la vie des citoyens et des entreprises plus faciles.
  5. Rétablir un dialogue sociétal et politique serein, gage de consensus et de stabilité : Etablir un dialogue et une concertation permanente avec les citoyens, la société civile et les partis politiques est une composante essentielle du pacte républicain que nous proposons (la constitution et le code électoral notamment doivent être revus en concertation avec les partis politiques et la société civile).

PROJET PRIORITAIRE 2

Le bilan de l’évolution économique et sociale de notre pays durant ces dernières années est sans appel. La vie quotidienne des Sénégalais ne s’est pas améliorée, au contraire, une grande partie de la population a vu ses conditions de vie se dégrader et près de la moitié de nos concitoyens sont dans une situation de pauvreté et d’indigence sévère (entre 6 et 7 millions de pauvres, soit presque 50% de la population).

Notre second chantier sera donc celui de moderniser et de relancer notre économie, ainsi que la création d’emplois dans le secteur privé, de sorte à redonner aux Sénégalais un pouvoir d’achat leur permettant de vivre dignement.

Pour ce faire, nous devons faire mieux là où les politiques antérieures ont failli, c’est-à-dire au niveau : (a) de l’assainissement des finances publiques et de la compétitivité de notre économie ; (b) de la modernisation et de la relance de nos filières productives tels que l’agriculture et l’élevage, les industries extractives et industries connexes (électricité, pétrochimie, engrais), le tourisme etc. ; (c) la transformation des microentreprises pour une densification des PMEs.

Assainissement des finances publiques et compétitivité

  1. Renforcer la gouvernance économique pour restaurer la santé des finances publiques, et réorienter les priorités vers les investissements productifs : rendre la fiscalité plus équitable et plus efficace, appel à l’épargne nationale, aux partenariats publics privés et des mécanismes financiers innovants, couplés à une politique globale de réduction du train de vie de l’Etat et de lutte contre la corruption sources de pertes financières significatives pour l’Etat).
  2. Etablir des règles budgétaires claires et strictes pour que les fruits de l’exploitation des hydrocarbures et des ressources minières profitent aux populations, pour financer le développement et la compétitivité de notre économie.
  3. Eponger la dette de l’Etat au secteur privé, réduire les délais de paiement et améliorer l’accès à la commande publique : développer un plan d’actions pour évaluer et éponger la dette de l’Etat au secteur privé et améliorer la gestion de la trésorerie publique, réduire les retards de paiement de la commande publique, réformer le système de passation des marchés pour établir des minima de contenu national dans tous les contrats ; augmenter les ressources disponibles et l’efficacité des programmes et agences de promotion des exportations)
  4. Promouvoir une politique de commerce extérieure cohérente et compatible avec nos objectifs économiques et sociaux : protéger plusieurs pans sensibles de notre économie et de notre agriculture ; privilégier les accords qui générèrent des investissements qui peuvent contribuer à renforcer notre tissu d’entreprises nationales à travers des co-investissements, ou qui génèrent du contenu local élevé ; évaluer au préalable l’impact de tous les projets d’accord et consulter les citoyens, le secteur privé et la société civile ; accompagner les services administratifs en charge des affaires économiques, diplomatiques, sectorielles et légales, dans l’acquisition des méthodes et techniques de négociations commerciales
  5. Hausser la compétitivité de notre économie : augmenter les ressources disponibles et l’efficacité des programmes et agences de promotion des exportations ; oeuvrer avec nos états partenaires au sein de l’UEMOA pour la création d’une monnaie unique au sein de la CEDEAO, gérée de manière autonome par les pays membres et qui reflète les aspirations des Etats et des citoyens. Cette transition doit être planifiée de manière responsable et rigoureuse, en accord avec notre politique volontariste de relance de la production nationale.
  6. Améliorerons l’accès au haut et très haut débit, accompagnerons le développement des e-services (e-éducation tel que l’apprentissage des connaissances de base assistée par logiciel ; e-santé tel que la télémédecine, services de paiement digitaux etc.) et des startups innovantes et technologiques

Modernisation et relance des filières productives

L’agriculture

La poursuite de la sécurité alimentaire et nutritionnelle passera nécessairement par une agriculture plus performante, moins dépendante des aléas climatiques pour une « agriculture toute l’année », qui respecte l’environnement et qui inspire et attire les jeunes. Armés de notre capital naturel (sol, eau etc.) et culturel (attachement à l’exploitation de la terre et des animaux domestiqués) et d’une gestion efficace et soucieuse du progrès social, nous pouvons moderniser notre agriculture enclencher une vraie « révolution verte » au Sénégal.

  1. Augmenter l’agriculture irriguée, l’accès aux machines agricoles modernes et à des semences à haut rendement, plus adaptées à nos conditions environnementales. Mettre en place des filières de formation des jeunes agriculteurs à côté de la formation des administrateurs publics, des chercheurs et des vulgarisateurs.
  2. Garantir l’accès à la terre et la sécurité foncière dans les zones rurales et urbaines : La terre doit appartenir aux sénégalais, être transmissible par héritage et cessible avec le contrôle de l’Etat. Cette ambition passera par une politique foncière du domaine national adaptée à nos réalités locales et culturelles.
  3. Accompagner les exploitants agricoles dans la montée en gamme vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Et développer d’une industrie de transformation agricole forte en partenariat avec le secteur privé.
  4. Nous renforcerons la planification, le pilotage stratégique et le financement des infrastructures et services de transport afin que ceux-ci puissent connecter efficacement les lieux de production, de consommation et d’exportation de produits agricoles.
  5. Demander aux corps de contrôle et au Parlement d’évaluer les conditions d’octroi de tous les contrats dans les industries extractives de ces dernières années (voir projet prioritaire1).
  6. Mettre en place une politique de sécurité énergétique à bas coût grâce à un développement planifié de notre industrie de raffinage, de la production, du stockage et du transport d’électricité plus propre et plus abondante (gaz, énergies renouvelables), en partenariat avec le secteur privé.
  7. Stimuler la production d’engrais et de produits phytosanitaires                                                      
  8. Pour accompagner la politique agricole.
  9. Mettre en place une politique volontariste pour former des agents, cadres et cadres supérieurs, afin d’améliorer continuellement l’autonomie de notre pays dans la gestion de ses ressources minières (pétrole, gaz, phosphate, or, zircon, etc.).
  10. Mettre en place un cadre légal et règlementaire pour attirer des investisseurs responsables, soumis aux exigences de transparence et de reddition des comptes. Définir et mettre en pratique une réglementation environnementale conforme aux bonnes pratiques internationales.

Tourisme : Augmentation et diversification de l’offre

  1. Réhabiliter notre patrimoine touristique, historique et culturel, augmenter et diversifier l’offre touristique pour augmenter l’attractivité de la destination Sénégal.

Transformation des microentreprises pour densifier le tissu de PME

Le Sénégal compte aujourd’hui plus de 300,000 micro-entreprises dont la plupart sont dans le secteur non organisé ou secteur informel. Ils sont dans la menuiserie bois et métallique, dans les métiers du cuir, dans la mécanique et l’électromécanique, dans la confection d’habits et la couture, dans la maçonnerie, etc. Nous mettrons en place un programme sans précédent de structuration et de professionnalisation du tissu de micro-entreprises que nous appellerons les Entreprises des Industries Légères, à taille humaine, génératrice d’emplois et à plus forte valeur ajoutée.

  1. Regrouper et formaliser des dizaines de métiers tels que la menuiserie, la mécanique, la maçonnerie, la confection de textiles et autres, dans des « Cités des métiers » sous forme de coopératives.                                                                                                       Nous doterons ces Cités et les Entreprises d’Industries Légères (EdIL) qui y seront installées, de services d’assistance technique et d’extension, en partenariat avec le secteur privé (standardisation, design, gestion comptable et financière, commercialisation, formation en perfectionnement technique,)
  2. Adopter une démarche volontariste et incitative en soumettant ces EdIL à une comptabilité et une fiscalité simplifiée
  3. Faciliter l’accès de ces EdIL aux commandes des entreprises et institutions du secteur public. Mettre en place un système incitatif pour que les entreprises privées augmentent leurs commandes aux EdIL
  4. Réserver une place importante à ces EdIL dans notre politique de formation professionnelle et d’insertion des jeunes dans le marché du travail.                                                                                     Créer un pont d’insertion professionnelle entre ces EdIL et nos écoles supérieures et universités. Dans la dynamique de développement de ces EdIL que nous souhaitons insuffler, les cités des métiers qui hébergeront ces EdIL auront besoin d’agents d’encadrement, d’experts comptables, de financiers, de juristes, d’ingénieurs en mécaniques et génie civil, de designers, d’informaticiens, de férus du digital et de l’économie numérique, etc.
  5. Financer ce programme de manière volontariste par la création d’un Fonds de Financement pour la Structuration et la Professionnalisation des EdIL

PROJET PRIORITAIRE 3

Notre ambition est de faire de nos enfants et des générations futures des citoyens définitivement ancrés dans leur époque, dans un monde de plus en plus connecté, un monde en profonde mutation technologique, économique et scientifique (intelligence artificielle, big data, nano science, etc.). Il s’agira pour nous de faire du redressement de notre système éducatif une priorité stratégique pour notre pays dans les prochaines années.

  1. Proposer un « pacte républicain pour nos enfants et les générations futures » pour redresser le système éducatif.                                                                                                                Il s’agira d’un pacte de responsabilité et de redevabilité pour redresser l’école, un pacte qui demandera l’engagement et la contribution de toutes les parties prenantes (l’Etat, la jeunesse, les parents, les enseignants, le secteur privé et la société civile).
  1. Mettre la qualité au coeur de notre système scolaire et universitaire Garantir un temps suffisant d’apprentissage et des curriculums plus légers, Améliorer le cadre d’apprentissage en réhabilitant les écoles et leurs infrastructures, en mettant en place un plan d’investissement en mesure d’éliminer les abris provisoires dans un délai de 5 à 10 ans. Revaloriser le métier très noble d’enseignant, et attirer les plus compétents et les plus déterminés tout en mettant l’accent sur la capacitation et la formation continue.
  1. Mettre en place une démarche intégrée de co-construction d’un système éducatif renouvelé impliquant toutes les parties prenantes et mettre en place un système de planification, et de suivi-évaluation performant Assurer l’adéquation et l’efficacité des investissements et actions entreprises par l’état et ses partenaires, en vulgarisant les bonnes pratiques qui ont réussi et en corrigeant de façon continue les faiblesses identifiées. Engager une démarche d’amélioration continue pleinement assumée.
  1. Lancer un programme ambitieux de formation professionnelle pour appuyer nos politiques sectorielles (agriculture, professionnalisation des micro-entreprises en EdIL, etc.) et impliquer le secteur privé dans la gestion des écoles et centres de formation. L’objectif ultime étant d’atteindre un équilibre optimum entre la formation professionnelle qualifiante et l’université.
  2. Faire de l’université un lieu d’excellence qui aboutit à la réussite professionnelle Mettre l’excellence et la réussite professionnelle au coeur de notre système universitaire.Mettre en place une politique d’éducation numérique ambitieuse pour tirer profit des possibilités qu’offrent les nouvelles technologies et combler le gap numérique qui nous sépare des pays les plus avancés. Réformer profondément le système de gestion de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS), pour la rendre réellement opérationnelle et au service des étudiants et chercheurs.
  1. Education Civique et Religieuse Introduire un service civique obligatoire qui permettra aux enfants de contribuer au développement durable de leur communauté. Mettre toutes les institutions d’éducation religieuse (musulmane et chrétienne) sous la tutelle du Ministère de l’Education. Mettre en place un programme de mise à niveau des Daaras et des institutions d’éducation chrétienne afin de rapprocher et uniformiser les conditions d’apprentissage dans tout le système éducatif. Rapprocher les curriculums dans les institutions d’éducation religieuse à ceux du système en d’éducation en langue française afin de faciliter la transition dans les différents systèmes notamment au niveau universitaire.
  2. Education Sportive et Sport Professionnel Engager une politique volontaire de réhabilitation du sport dans nos politiques d’enseignement scolaire et universitaire. Réhabiliter les infrastructures sportives autour des écoles et universités et Renforcer les formations sportives et le sport-étude. Renforcer l’allocation de ressources dédiées au sport.

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