UNE CRÉATURE INDÉFINISSABLE

Si être minable tuait quelqu’un, il serait en ce moment une momie sarrazine de la honte espérant l’onction de Zarathoustra. Si être incompétent frustrait quelqu’un, il donnerait de la peine à ses pauvres parents qui s’étaient lamentablement investis à lui garantir un avenir prometteur lui permettant certainement de vivre dignement au fruit de sa future belle labeur. Prévaricateur est-il devenu hélas. Si être menteur invétéré dérangeait quelqu’un, il penserait à arrêter de se dénier publiquement  et de toujours se dédire avec félonie tel le nez de Peter Pan s’allongeant à chaque mensonge. Si être vindicatif, à la mine renfrognée, de carence, supposerait-on, et il s’y plairait sûrement bien car aucun éclair d’intelligence ne teint son visage livide d’une momie nubienne ou l’air hagard de mister Bean dans ses jacasseries, occulterait-il une incompétence notoire sans conteste ou une défaillance cérébrale virale. Si être prévaricateur renvoyait au sentiment d’être nuisible pour sa société car se vautrant dans la prévarication obsolète, le lugubre et sinistre locataire du premier palais s’érigerait en digne rejeton de Rocamboles ou preux héritier de Jason Blaine le fornicateur des économies naissantes. Si se targuer d’être un véritable maître chanteur ferait la fierté d’un monarque dont l’impopularité aphone, l’allure imbriquée, la moue visqueuse, l’intelligence en dessous du quart de zéro, le quotient intellectuel en conflit avec sa masse corporelle livrant un dépassement d’un équilibre entre le cerveau et le reste d’une corpulence indécente, le regard quoique brillant d’une lueur étrange d’entre celui de Louis de Funès et l’éclat des yeux du traître mélodramatique  de Tartuffe, il ferait rire un mort de terreur.

Toutefois avait-il pensé être philanthrope et en y associant sa famille, demeurée et parvenue jusqu’à la moelle des articulations, car des os, il ne leur en resterait que l’apparence pour cause de vascularite osseuse due à leur simiesque embonpoint, hélas, l’or d’ébène et les inhalations toxiques y seraient peut-être pour quelque chose, il pensait puiser autant que le lui permettaient ses deux crocs, tel Dracula en action, amenuir ce que le bon Dieu dans sa bonté, ferait jaillir de nos pauvres jardins naturels, ils finissent emmêlés hélas dans leur plan machiavélique de prédation.

Triste sort pour une créature du bon Dieu à qui tout était donné pour réussir à ses débuts même si la nature, quelque peu taquin, semble se jouer de ses attributs difformes.

Mbaye Gueye

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